LOGOS existe depuis 1996 et ils ont comme beaucoup commencé par jouer des reprises. Ils sont à ma connaissance le premier groupe à jouer des covers de LE ORME, avant de s’atteler à leurs propres compositions. Ils ont enregistré leurs deux premiers albums en 1999 puis 2001. Treize ans sans nouvelles dus en partie à plusieurs changements de personnel et à une désaffection du public pour les rares concerts que LOGOS a donné à l’époque. Et comme dans bien des cas, le petit groupe transalpin du début du siècle vient d’effectuer un énorme saut qualitatif entre l’album de 2001 et cette “Enigma della Vita”. En premier lieu, les voici avec un son majestueux digne des meilleures productions du genre et ce n’est pas le moindre de leur mérite. Ecoutez le second titre “Venivo da un Lungo Sonno” et vous comprendrez la guitare qui décape ou pleure, c’est selon. Elle dégage un incontestable lyrisme très italien et les synthés s’envolent vers des cieuximmémoriaux (c’est vrai qu’il y a deux préposés aux touches dans la formation). La suite est du même tonneau musical. “In Fuga”, comme son nom l’indique, a tout d’une fugue qui est une écriture contrapuntique, sujet à l’imitation (les historiens du progressif auront reconnu bien évidemment le titre d’un vieux LE ORME). “Alla Fine…..” décoiffe sévère, ne croyez pas pour autant que j’en veuille aux calvitiens, mais franchement ça pulse. On n’est pas dans un progressif bucolique… Le plus barré “N.a.s.”, instrumental de plus de sept minutes, côtoie l’un des maîtres, le Roi Cramoisi est à l’honneur, porté par une rythmique d’enfer. Un franc souvenir du duo WETTON/BRUFORD du temps de leur splendeur (à visionner une bonne reprise de “In the Court of the Crimson King” sur youtube). J’apprécie nettement moins le titre éponyme, la faute a un chant pas toujours assuré, dommageable car il est en plein milieu du disque. “In Principio”, le morceau le plus long de l’oeuvre, est introduit doucement par la guitare acoustique et le mellotron avant de s’engouffrer dans un labyrinthe de grande qualité (orgue hammond, moog, piano, re-moog toute la panoplie ypasse). La seconde partie est un crescendo à tendance électronico-industrielle plutôt surprenant, avec une grosse présence de la six cordes électrique. Le titre huit revient à une dimension progressive plus classiqueoù l’on sent l’influence des maîtres étalons italiens des années soixante-dix, PFM et BANCO DEL MUTUOSOCCORSO principalement, une mini suite tout à fait superbe avec des échanges de claviers paroxystiques, du grand art mélodique. Après le petit intermède pianistique du neuvième titre, retour à une nouvelle fresque progressive d’envergure avec “Pioggia in Campagna”. Plus de dix minutes d’un festival claviéristique de très haute qualité musicale nanti d’un final échevelé, le sommet du disque sans aucun doute malgré une absente de marque, la pluie… Bah oui, c’était dans le titre du morceau ! L’album se termine comme il a commencé par uncourt titre qui narre la fin de l’histoire, ah oui j’avais oublié de le préciser mais c’est un concept album !!! LOGOS, encore une bien belle révélation en provenance de la botte pour les nombreux amoureux des combos de pointe des vertes années de la musique progressive, les plus grands en première ligne, ce n’est pas un hasardsi LOGOS reprend sur scène “Impressioni di Settembre” et “La Porta Chiusa”.
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