Parmi les grandes et belles surprises de cette année, tout au moins parmi les formations peu connues, il y a LOGOS. Bien que ce soit déjà le troisième album de ce quatuor italien (les deux premiers datent de 1999 et 2001), « L’Enigma Della Vita » risque bel et bien d’être le premier à être découvert concrètement par les mélomanes progressifs. Peu d’entre eux, j’imagine, avaient en effet eu l’occasion de poser une oreille sur la musique de cette formation de Vérone. Le groupe a été formé en 1996 et à cet époque reprenait des pièces de Le ORME. Comme s’est souvent le cas chez plusieurs formations, le line up initiale a changé. Maintenant, le groupe est représenté par Luca ZERMAN (claviers), Fabio GASPARI (batterie), Massimo MAOLI (guitare) et Claudio ANTOLINI (claviers). Ce nouvel opus, que l’on peut considérer comme une renaissance, représente tout ce dont un fan de prog italien peut rêver : du symphonisme purement seventies, des envolées progressives psychés du meilleur effet et des parties de claviers à faire rougir certains ténors du space-rock.
Tous les amateurs de progressif le savent, il est rare qu’un album contente pleinement les attentes. Selon une expérience personnelle je me souviens bien qu’une de ces raretés avait eu cet effet, on tend l’oreille en ce disant, mais qui joue ça. Peut-être que vous vous rappelez d’AUFKLÄRUNG, et sans faire de comparaison car ce n’est pas le but, LOGOS a eu cet effet sur moi. L’entré en matière avec « Antifona » et la dernière pièce « Il rumore dell’aria » crée comme un cadre à « L’Enigma Della Vita ». L’introduction se fait par l’entremise des claviers et d’une guitare plaintive qui nous accroche les oreilles dès le début, c’est très court, mais elle s’enchaine avec « Venivo da un lungo sonno », que l’on pourrait traduire comme suit (De retour après un long sommeil), où la guitare continue son jeu. Le chant sur l’album, est en italien, il est toutefois peu présent même s’il s’écoute très bien, c’est la musique qui domine.
Imaginez un style floydien à travers des lunettes italiennes, c’est l’impression que j’ai ressenti. Les montées en flèche des guitares aux sonorités délicates prédominent ainsi, bien qu’ils soient souvent utilisés pour propulser les pièces. Les claviers sont généralement présents sous différentes sonorités; orgue, piano, mellotron et de solos de synthé, ils sont riches et surtout bien utilisés. Comme je le disais le chant est rare, mais lorsqu’il est là, il s’intègre bien dans le contexte de la musique. J’aime « L’Enigma Della Vita » de plus en plus à chaque écoute. Une de mes préférés est « Fuga » en raison de ses lignes mélodiques et de la rythmique. Les jeux respectifs des claviers et de la guitare qui alternent les solos, en font une pièce superbe. La simplicité fait aussi son effet, « Alla fine dell’ultimo capitolo » en est un exemple, sa touche à la Pink Floyd mais aussi son côté vieux progressif italien senti avec l’orgue et le solo de guitare avec wah-wah, excellent. « In Principio » en est une autre que j’adore, la guitare acoustique du début sur des touches en douces cascade qui escortent doucement la voix. Puis vient le piano électrique, qui marque le début d’un excellent départ, les lignes de guitare et de claviers s’entrelacent pour nous faire rêver, la seconde partie met en évidence la rythmique et la guitare à en frissonner, et écouter la finale, merveilleuse! « Pioggia in Campagna » en est une autre qui vous fera flotter avec toute sa panoplie de claviers et son chant passionné.
Chaque écoute supplémentaire nous révèle encore plus de moments saisissants qui vous rappellent pourquoi vous aimez les œuvres italiennes. Seul membre fondateur Luca ZERMAN a clairement eu une vision divine pour cet album, tandis que les musiciens ont livré les meilleurs résultats possibles. Le groupe nous démontre avec cet album toutes ses compétences musicales et une grande maturité. LOGOS a réussi le parfait mélange d’influences vintage dans un style moderne. Recommandé chaudement!